Jean-Charles Romagny, quel est le bilan de la sélection bretonne ?
On arrivait sur la course avec très peu d'ambition et beaucoup d'humilité. On savait que l'on avait une équipe de 20 ans de moyenne d'âge. On était sur de l'apprentissage. Finalement, compte tenu des difficultés rencontrées pour former l'équipe, je m'attendais à un Tour de Bretagne plus compliqué. D'un autre côté, on était obligé de bien courir, on était obligé d'être fort tactiquement et techniquement pour combler nos lacunes physiques. On s'est mis un peu de pression à bien étudier les parcours, à effectuer de bons briefings…

 

Comment les coureurs ont-ils vécu la course ?
Certains d'entre eux ne connaissaient pas le niveau classe 2. Ils appréhendaient la succession des étapes, le kilométrage, le fait de frotter en peloton. Ils ont beaucoup appris. Ils se sont rendus compte que le niveau n'était quand même pas insurmontable. Ce Tour de Bretagne restera une bonne expérience. Durant sept jours, ils ont bénéficié d'une formation accélérée.

 

Nicolas Primas a même décroché le top 10 lors de l'étape de Treffléan…
Parmi les quatre coureurs qui ont terminé l'épreuve, trois n'avaient jamais fait plus de quatre jours de course. On savait que Nicolas possédait une belle pointe de vitesse. Il était malheureusement esseulé dans le final de Treffléan, sans cela, il aurait pu faire mieux que 9ème. Cette place va lui donner confiance pour gagner des épreuves de niveau élites. Il peut le faire. Par ailleurs, on savait que Florian Richeux abordait l'épreuve avec très peu de jours de course dans les jambes suite à une blessure en début de saison : il était de mieux en mieux en fil des jours. Maël Boivin et Valentin Tortelier partaient dans l'inconnu et, eux aussi, ont répondu présent.

 

Deux coureurs n'ont pas terminé…
Axel Guilcher, de son côté, était déçu d'avoir abandonné. Il récupérait moins bien que les autres, il était fatigué, tout simplement. Dylan Durand, qui ne pensait jamais passer l'étape de Lannion, a finalement effectué quatre étapes complètes.

 

Un autre coureur Breton, Elie Gesbert, s'est classé 4ème. Etes-vous surpris de le retrouver à ce niveau ?
Non pas du tout. On l'a vu jouer la victoire sur les Coupes des nations en équipe de France et ce n'est pas surprenant de le voir rivaliser avec les meilleurs sur le Tour de Bretagne. Elie est sur les traces des Johan Le Bon, des Warren Barguil…

 

Que pensez-vous d'Adrien Costa ?
C'est une pépite. On l'avait déjà vu performer dans les rangs juniors. Personnellement, je trouvais d'ailleurs que, physiquement, c'était le meilleur junior au monde. Voir le meilleur junior du monde gagner une épreuve de classe 2 ne m'étonne pas. On a l'impression qu'il a 25-26 ans. Il court à la perfection.

Interview parue dans La Bretagne Cycliste, Abonnez-vous en ligne !