C’était l’une des équipes en forme à la reprise, en août. Le VC Pays de Loudéac a enchaîné les succès durant l’été. Alan Boileau, seul coureur à passer pro à la fin de la saison, a brillé sur la Ronde de l’Isard. Steve Arbault s’apprête à repartir sur une nouvelle année avec un effectif loin d’être affaibli. Le directeur sportif fait les bilans.

Quel est le bilan de cette année ?

Malgré le manque de compétition, c’est plutôt un bilan positif. On n’a perdu personne en chemin, tout le monde a bien travaillé. C’est important pour le futur. Sur le plan sportif, on a des belles victoires, gagnées surtout avec des coureurs différents. C’est une belle année, tout le monde a progressé. Le plus dur c’était l’incertitude sur la date de reprise. On travaille avec des jeunes sur deux, trois, voire quatre ans ; ils avaient conscience du travail à effectuer, pas seulement pour 2020, mais pour les années futures aussi. On perd Stelios (Farantakis) et Damien (Poisson) qui étaient en fin de cycle ; Erwan (Guenneugues) était parti dans un projet qui ne lui correspondait pas.

À la reprise les victoires se sont enchaînées, puis les résultats se sont tassés. Comment l’expliquer ?

On a repris assez fort, avec les deux manches de la Ronde Finistérienne. Adrien (Lagrée) a bien gagné. Il y a Nicolas (Malle) qui attendait une victoire depuis quatre ans, ou encore Maxime Pasturel. Après on a été sur des courses comme la Ronde de l’Isard. Si Alan (Boileau) avait gagné on aurait dit que la série continuait. On a participé à des grosses courses de très haut niveau. Ce n’est pas facile d’aller gagner, c’est comme ça qu’il faut expliquer la fin d’année. Mais en regardant en profondeur, on a pris de l’expérience et appris.

Maxime Pasturel a remporté la très réputée épreuve de Montpinchon.

Alan Boileau sera le seul à passer pro à l’issue de l’année, que penses-tu de lui ?

Alan a un très gros potentiel. Il faut qu’il apprenne à l’exploiter, travailler encore plus. Il a compris le message, il a ouvert les yeux là-dessus. Il l’a fait sur la fin, sur la Ronde de l’Isard, avec des places de 2 et 3, notamment sur des arrivées au sommet. Il a de grosses qualités en montagne, il l’a montré à Péguère. Vu le plateau, ça prouve qu’il a le niveau pour les pros. Le talent c’est bien, mais c’est encore mieux avec le travail.

Le recrutement a permis à des juniors de faire le saut dans la N1…

Je suis très content des trois jeunes qui arrivent. Ça montre qu’on peut former même en dessous de la N1. Un gars comme Nolann (Mahoudo) a déjà trois victoires en toutes Catégories, il a le niveau. S’il bosse, il a une carte à jouer. Les premières années peuvent changer la donne. Mais les trois ont du niveau et du talent. À côté il y a Louis Rouland, qui est typé grimpeur. Ce sera un quatrième renfort jeune et Florian (Dauphin) qui est un des meilleurs espoirs en France aujourd’hui. Il vient à maturité, on va essayer de le faire progresser pour qu’il franchisse le cap et apporter quelque chose.

Il y a aussi Simon Verger, qui ne sera plus espoir. Joue-t-il gros cette année ?

Simon va revenir en Normandie, après ses années à Chambéry, pour trouver des parcours qui lui correspondent dans le grand-Ouest. On espère qu’il apportera l’expérience. Mais lui aussi est là pour franchir le cap en plus d’Adrien et Nicolas qui ne seront plus espoirs. C’est important d’avoir des gars solides. Aujourd’hui c’est la course à celui qui recrute au plus jeune, mais on pense que des garçons arrivent à maturité plus tard. Ce n’est pas pour autant que ça ne sera pas de bons pros. On ne s’interdit pas d’essayer des garçons dans
leurs dernières années pour passer pros. Ça peut interpeller mais notre philosophie est aussi d’aider ces coureurs.

Comment abordes-tu 2021 ?

Notre calendrier va ressembler aux autres années : un front classe 2 et de grosses courses espoirs et puis un front dans le grand-Ouest en Bretagne et alentours. Avec 15 coureurs, on va être sur les deux. La Coupe de France n’est pas un objectif en soi. On fera le maximum sur les belles courses, mais le but premier est de former pour faire évoluer les coureurs, qu’ils aient tous les pré-requis pour aller chez les pros. Les gros rendez-vous seront les différents Championnats, de France et de Bretagne. On les coche mais le but est de faire
évoluer les mecs.

Article paru dans la Bretagne Cycliste n°1660