Saison en demi-teinte pour Côtes d’Armor-Marie Morin-Véranda Rideau, notamment après quelques échecs en Coupe de France ou à Grand-Champ. Mais finalement trois victoires en Elite Nationale, toutes décrochées par Dylan Kowalski, qui va retrouver une structure professionnelle qu’il connaît bien, Xeliss-Roubaix Lille Métropole. Suite au départ de Mickaël Leveau, Sébastien Cottier fait le point sur une année pas comme les autres.

Quel est le bilan de cette année ?

Du bon et du moins bon. On avait bien commencé la saison avant le confinement, pour le côté bon. On est performant aux Plages, avec deux étapes et le général, pour Dylan (Kowalski). On gagne la Melrandaise avec un quadruplé et Tressignaux. Mais le moins bon, c’est la reprise début août. Physiquement on était un cran en dessous de ce qu’on espérait. Collectivement on n’a pas retrouvé les automatismes du début d’année. On gagne Plouay mais c’est la seule jusqu’à la fin :un sentiment un peu partagé.

Comment l’équipe a-t-elle traversé cette période sans courses ?

L’équipe a accusé le coup au confinement. On devait faire le Tour de Bretagne, puis de Normandie. Les gars étaient très déçus. En juillet, il y avait plusieurs bons signaux aux
stages. Puis les grosses chaleurs ont fait du mal à plusieurs garçons. Ce n’est pas une
excuse mais on était un peu dans le doute avant Grand-Champ. C’était une course
bloquée avec arrivée massive, Dylan pensait faire nettement mieux. C’était le gros objectif. Derrière on a été acteur mais sans forcément avoir un gros impact. Quatre mois et demi sans courses, pour le moral c’était compliqué.

Dylan a porté l’équipe avec ses succès en Elite, ce qui lui permet de retourner chez les pros…

C’était l’objectif. Dylan se posait beaucoup de questions. C’est un coureur de 26 ans, il se donnait les moyens depuis deux ans pour atteindre l’objectif. C’était un soulagement pour lui et pour nous. C’était l’aboutissement qu’on voulait pour lui, on est très fier, par rapport à lui surtout. Nous c’est toujours notre but de passer des coureurs chez les pros. Mais pour lui, c’est une deuxième carrière qui commence maintenant.

La campagne de Coupe de France a été compliquée…

Avec ce format à quatre manches, si on se loupe sur une, c’est fini. On a vu une grosse domination du Team Pro Immo qui a écrasé l’année. On n’avait pas d’objectif particulier. Sur le Tour de Montbéliard, on n’est pas forcément chanceux avec Maxime Rio qui tombe alors qu’il est devant. À Nantes on se loupe dans le final. Mais le regret c’est le chrono par équipes. On avait mis ça dans la tête des coureurs depuis l’hiver dernier, avec des séances
spécifiques, du travail en juillet. On est devant au premier inter puis on a une mauvaise gestion sur la deuxième partie. Faire neuf, c’est une petite déception, il y avait largement moyen de faire mieux.

Victor Guernalec spécialiste du contre-la-montre.

Que va changer le départ de Mickaël Leveau ?

D’un point de vue perso, j’ai toujours eu une bonne relation. On a travaillé en binôme pendant trois ans. On a eu une très bonne collaboration. Je n’ai pas à juger les choix. J’ai passé trois bonnes années avec lui. Je travaille avec Erwan (Cornillet) désormais, ça se passe très bien. On est toujours en relation avec Israël Start-Up Nation, dans la continuité. On va travailler avec un préparateur mental et une plateforme d’entraînement. On a fait des demandes de candidature, sur le Tour de Normandie, l’Eure et Loir, l’Isard, des classes 2, etc. On a du mal à se situer et se projeter. On verra si on peut maintenir les stages cet hiver, mais les coureurs peuvent s’entraîner.

Qu’attends-tu pour 2021 ?

On est satisfait du recrutement chez les jeunes, avec Costiou et le Berre. On a neuf coureurs espoirs sur quinze. Dylan était leader naturel, mais là tout le monde aura sa chance. J’ai beaucoup d’attente sur D’Hervez, Rio, Guernalec… J’attends des résultats de leur part. Comme Adam Lewis qui revient de chez les pros et un gros calendrier de classe 1. Il peut être très fort sur des terrains vallonnés. On va mettre l’accent sur les classes 2, la Coupe de France, et des belles classiques en Bretagne. Passer un coureur chez les pros sera signe qu’on a bien travaillé. Le problème, c’est que la Coupe de France va se retrouver en face d’épreuves de Classe 2. Mais on peut essayer de jouer sur les deux tableaux.

Article paru dans la Bretagne Cycliste n°1660