Christine Bonnamour, on imagine que vous êtes satisfaite du début de saison des dames ?
Bien sûr ! Lors de la première manche du Challenge Crédit Agricole à Guégon, on a déjà eu le droit à deux beaux pelotons et cela s'est confirmé à Crac'h et à Calan. Lors des épreuves de Guégon, on a également assisté à de belles courses, avec de la bagarre, du suspense et l'avènement de nouvelles filles, à l'image de Maryanne Hinault, la fille de Sébastien. La relève semble assurée ! Je suis contente, on a désormais un véritable peloton féminin ce qui n'était pas forcément le cas ces dernières saisons. On est désormais beaucoup plus crédible.
 
La politique du Comité régional porte ses fruits…
Tout à fait. Lorsqu'il y a une épreuve féminine en Bretagne, les filles du Comité ont l'obligation, si l'on peut dire, d'y participer et évidemment, ça change tout. On avait d'ailleurs tout de suite vu la différence la saison passée. On a trouvé la bonne formule. Notre réglement est aujourd'hui rentré dans les moeurs : les filles savent que lorsqu'il y a une course féminine en Bretagne, elles vont y prendre part. Elles ne se demandent plus où elles vont courir. Les filles ont plaisir à se retrouver. En stage et sur les courses. Bien sûr, c'est toujours intéressant de pouvoir disputer des courses avec les garçons mais lorsqu'il y a une course de filles en Bretagne, elles sont désormais ravies d'y prendre part. Et c'est tout bénéfice : le niveau devient de plus en plus intéressant, les organisateurs sont intéressés… Avant, je devais solliciter les organisateurs, désormais, ils viennent vers moi. C'est super !
 
Le cyclisme féminin profite-t-il de l'effet Pauline Ferrand-Prévot ?
Je le pense, oui. On a la chance d'avoir une championne du monde en France et ça donne à certaines filles l'envie de se mettre à la compétition. Il y a Pauline en France mais il y a également Audrey Cordon, Aude Biannic et Julie Bresset en Bretagne. Elles aussi tirent le cyclisme féminin vers le haut.
Vous parliez de Maryanne Hinault. Y-a-t-il d'autres filles que vous avez remarqué depuis l'ouverture de la saison ?
Oui, il y en a plusieurs, à l'image des juniors bretonnes, Typhaine Laurance, Lucie Jounier, Cécilia Le Bris… Elles bousculent la hiérarchie et je trouve ça super. Cela incite les autres à se remettre en question, à se bagarrer davantage encore. Ça booste tout le monde.
 
Vous suivez également les prestations de la Breizh Ladies avec beaucoup d'intérêt…
Oui, bien sûr. Maintenant, ce n'est pas toujours facile de s'illustrer sur les manches de la Coupe de France. Le niveau est relevé. Ce n'est pas simple de faire une place en Coupe de France mais les filles ne doivent pas se décourager. Nos juniors ont démontré qu'il y avait moyen de briller en Coupe de France.
 
Quels sont les prochains rendez-vous à ne pas manquer en Bretagne ?
Il y en a plusieurs : les manches du Challenge Crédit Agricole, le championnat de Bretagne à La Chapelle-Jeanson, le lundi 25 mai, et les deux manches morbihannaises de la Coupe de France. La veille du Grand Prix de Plumelec, le Grand Prix du Morbihan accueillera également une manche de la Coupe de France. Ce seront deux temps forts de la saison.

 

Interview parue dans la Bretagne Cycliste