Maxime Cam, on imagine que vous êtes satisfait de votre “Top 15” obtenu sur l'Estoile de Bessèges…
Oui, je suis très content de ma place. Pour débuter ma deuxième saison chez les pros, c'est l'idéal, ça donne confiance. C'est bon pour le moral. Avant l'Etoile de Bessèges, j'avais disputé le Grand Prix d'ouverture La Marseillaise et même si j'avais été contrarié par des problèmes mécaniques là-bas, j'avais vu que la condition et les jambes étaient bonnes. Ça s'est confirmé à Bessèges.
 
Où vous avez pris le bon wagon lors de la grosse étape…
Lors de la première étape, j'avais dû mettre pied à terre dans le final à cause d'une chute. Lors de la deuxième, je suis tombé sans gravité et le troisième j'ai donc réussi à prendre le bon coup. En fait, c'est sorti dès la première montée du jour, je suis parvenu à être devant et j'ai serré les dents jusqu'à l'arrivée…
 
Pinot, Péraud, Gallopin, Chavanel… Il y avait du beau monde avec vous dans l'échappée…
Au début, sincèrement, je ne me suis pas trop rendu compte que l'échappée s'était constituée dans la mesure où ça ne s'est pas cassé sur une seule attaque. Ça s'est fait progressivement. Arrivé en haut, au sommet du col, je ne me suis pas retourné. On a fait la descente à fond et ce n'est qu'une fois arrivé sur le plat que je me suis vraiment rendu compte des coureurs qui étaient dans l'échappée. Il y avait des grands noms, j'étais surpris d'être avec eux. Ça faisait un peu bizarre.
 
Et vous les avez accompagnés jusqu'à l'arrivée…
Je pensais que ça allait continuer de bagarrer dans la deuxième montée et je me disais que j'allais peut-être sauter. Du coup, j'ai anticipé la bosse, j'ai pris un peu d'avance. J'ai réussi à garder ma place dans le groupe ce qui n'a pas été le cas de tout le monde. Lors de la dernière montée, je me suis accroché, je savais que si je basculais avec eux en haut du col, j'avais de grandes chances d'aller au bout avec les meilleurs. C'est exactement ce qui s'est passé.
 
Avez-vous pensé à la victoire ?
Généralement, je vais assez vite au sprint mais là, c'était un sprint roulant qui ne me convenait pas forcément. Je n'avais plus trop de force, non plus…. Et puis, il y avait des costauds… J'étais quand même content de faire 10ème sur la ligne. C'est mon meilleur résultat depuis que je suis passé professionnel.
 
Et finalement, vous signez une 15ème place au général…
Le lendemain de la grosse étape, j'ai pris une cassure, ça m'a un peu embêté. Bon, finalement, je termine à la 15ème place de l'Etoile de Bessèges, c'est très satisfaisant. C'est encourageant pour la suite de la saison. Ça confirme aussi les bonnes sensations que j'avais lors des stages d'avant-saison. A moi de continuer.
 
Que vous ont dit vos directeurs sportifs à l'arrivée ?
Ils m'ont encouragé à continuer dans cette direction, tout simplement. Ils m'ont dit qu'il n'y avait pas de raison pour que je sois moins présent dans les semaines à venir. Ils m'ont dit qu'ils avaient confiance en moi.
 
Selon vous, pourquoi les sensations étaient meilleures en stage ?
J'ai un an dans les jambes et dans la tête chez les pros, tout simplement… J'ai effectué une coupure  plus longue à l'inter-saison, j'ai repris tranquillement et j'ai ensuite bien travaillé. J'ai pris de l'assurance par rapport à l'an dernier.
 
Quel est la suite de votre programme ?
Après la Méditéranéenne, qui remplace le Tour Med, je vais enchaîner avec la Provence, une nouvelle course. Je pense que ce sont des épreuves qui me correspondent mieux que les courses belges.
 
Quels sont vos objectifs en 2016 ?
Je n'ai pas d'objectifs précis en tête. Je vais prendre les courses les unes après les autres, comme on dit. Je vais faire de mon mieux. J'ai envie de profiter de la moindre occasion comme j'ai pu le faire sur l'Etoile de Bessèges. Ma 10ème place sur la grosse étape de l'Etoile de Bessèges va justement m'aider, elle va me libérer. Si je peux “jouer” comme je l'ai fait à Bessèges, je vais essayer de ne pas me louper au sprint. J'ai une petite pointe de vitesse, j'espère m'en servir en cours de saison. Quand on est devant, il y a toujours moyen de jouer la gagne. J'ai la chance d'aller assez vite au sprint, c'est un avantage. J'ai envie d'en profiter en course.
 
Vous êtes en fin de contrat chez Fortuneo-Vital Concept. Ressentez-vous une certaine forme de pression sur les épaules ?
Evidemment, j'y pense. J'ai envie de conserver ma place chez les professionnels et je vais tout faire pour. Une chose est sûre, si je réalise la même saison que l'an dernier, je ne vais pas réussir à garder ma place chez les pros. Bon, l'an dernier, je découvrais, j'étais en apprentissage. Cette année, je suis un coureur comme les autres. 
 
Vous avez été déçu de votre première saison chez les professionnels ?
Pas spécialement déçu mais je m'attendais à mieux. Je m'attendais à un peu plus facile, entre guillemets. J'ai quand même bien galéré l'an dernier. En fin de saison, j'ai constaté que ça allait mieux mais lors de mes premières courses, j'ai bien ramassé. Je me souviens des Quatre Jours de Dunkerque, par exemple, j'avais terminé sur les rotules. Avant cela, j'avais enchaîné beaucoup de jours de course et j'avais terminé cramé là-bas. Cette première saison chez les pros m'a permis de prendre la caisse, c'était aussi le but. Je sais qu'il faut passer par des moments difficiles pour réussir. C'est aussi ça, le vélo.
 
Avez-vous des courses en Bretagne sur votre calendrier ?
Oui. Si cela ne change pas, je vais disputer la Route Adélie, le Tour du Finistère, le Tour de Bretagne et les Boucles de l'Aulne à Châteaulin. Evidemment, j'ai envie de marcher sur ces épreuves. Après, si j'ai la possibilité de gagner une course, et même si elle ne se déroule pas en Bretagne, je ne vais pas m'en priver (rires).
 

 

Interview parue dans La Bretagne Cycliste, Abonnez-vous en ligne !