Cyril Gautier, vous avez choisi d'effectuer vos grands débuts chez AG2R La Mondiale à l'occasion du Tour Down Under. Pourquoi ?
“C'est tout simple : ces dernières années, j'avais pris l'habitude de finir mes saisons assez tard, souvent début octobre, et je n'avais pas spécialement envie de reprendre la compétition dès le mois de janvier. L'an dernier, j'ai terminé ma saison au Tour d'Espagne et du coup, je trouvais que c'était assez intelligent de recommencer par le Tour Down Under en Australie, une épreuve que je n'avais jamais eu l'occasion de disputer.
 
On imagine que vous étiez également pressé de débuter la compétition sous les couleurs d'AG2R La Mondiale… 
Oui, exactement. J'ai participé aux deux premiers stages de l'équipe et ça s'est super bien passé. Je me suis bien intégré au groupe. Je me sens déjà bien dans cette équipe. J'avais hâte d'être en compétition. Je suis content d'avoir rejoint AG2R La Mondiale. Vincent Lavenu (le manager de la formation savoyarde) me suivait depuis plusieurs saisons et il a encore manifesté beaucoup d'intérêt pour moi l'an dernier. Je l'ai souvent eu au téléphone, on s'est rencontré et on est rapidement tombé d'accord.
 
Vous connaissiez déjà beaucoup de monde chez AG2R…
Oui, énormément ! Gaudin et Turgot, qui étaient avec moi chez Europcar, Chérel, qui était avec moi aux Côtes-d'Armor, Kadri, qui m'a permis d'être champion d'Europe espoirs en 2008, Bonnafond, qui était en équipe de France espoirs avec moi, Vuillermoz avec qui j'étais en chambre en équipe de France… Du coup, c'est facile de s'intégrer. Je connais moins les jeunes de l'équipe mais pour avoir été en stage avec eux, je sais que ce sont de bons mecs.
 
Comment les contacts se sont-ils noués ?
Aux championnats de France, fin juin à Chantonnay, j'ai discuté par hasard avec Didier Jeannel et Julien Jurdie (deux directeurs sportifs d'AG2R). A la fin du Tour de France, j'ai ensuite rencontré Vincent Lavenu et Julien Jurdie. Vincent m'a fait une proposition, j'ai pris le temps de la réflexion et j'ai donné mon accord. Entre temps, j'ai eu Jean-René Bernaudeau (le manager d'Europcar) au téléphone et ça s'est très bien passé. A l'époque, il ne pouvait pas m'assurer que son équipe allait repartir et il a très bien compris mon choix. J'étais rassuré, je ne voulais surtout pas quitter Jean-René en mauvais termes. Du coup, j'ai signé pour trois ans avec Vincent.
 
Et Jean-René Bernaudeau a retrouvé un sponsor…
Oui et c'est tant mieux. Mais je n'ai aucun regret. Changer d'équipe, cela fait aussi partie de la vie de coureur cycliste. Pour la carrière d'un sportif, c'est important de changer. C'est important de voir autre chose.
 
Quel a été le discours de Vincent Lavenu ?
Il m'a parlé du rôle que j'allais avoir dans l'équipe. Il m'a notamment dit que j'allais à la fois être équipier et, sur certaines courses, leader. J'adore effectuer le travail d'équipier et ce sera un plaisir d'épauler Romain Bardet, Jean-Christophe Péraud ou Alexis Vuillermoz en 2016 mais j'aime également avoir ma chance. J'ai envie d'aller chercher des victoires. En fait, je vais avoir un peu le même statut qu'avec Jean-René Bernaudeau. Je vais me donner à 120% pour l'équipe.
 
Avez-vous demandé des conseils à Sébastien Hinault, un ancien d'AG2R, avant de signer ?
Oui. J'ai entière confiance en Seb et je lui ai demandé son avis sur la question. Bon, Seb aurait sans doute souhaité que je signe chez Fortuneo-Vital Concept. Quand j'ai eu Emmanuel Hubert au téléphone, j'avais déjà donné ma parole à Vincent Lavenu. J'ai eu des contacts avec toutes les équipes françaises mais c'est avec AG2R La Mondiale que les choses se sont affinées.
 
N'avez-vous pas été tenté par l'étranger comme votre copain Pierre Rolland, aujourd'hui chez Cannondale ?
Si.. Avec Pierre, on en avait même discuté, on a même évoqué la possibilité de partir tous les deux dans la même équipe étrangère. Finalement, seul Pierre est parti à l'étranger. On ne porte plus le même maillot mais on est toujours copain. Dans trois ou quatre ans, qui sait, peut-être que l'on va se retrouver.
 
Qu'attendez-vous de cette première saison avec AG2R La Mondiale ?
C'est un nouveau départ, une nouvelle motivation même si chacun sait que je suis toujours motivé. C'est un tournant dans ma carrière. J'ai envie de réussir sous mes nouvelles couleurs. J'ai effectué un bon hiver, j'ai bien travaillé, je suis très très motivé. Je vais prendre mes repères en course et j'espère que l'on me verra assez vite à l'avant.
 
Quels sont vos grands objectifs de la saison ?
J'ai envie de briller sur Paris-Nice, sur le Critérium International, sur l'Amstel, la Flèche, Liège.. J'ai envie de saisir toutes les opportunités qui vont se présenter. Si je ne gagne pas, j'espère emmener quelqu'un de l'équipe à la gagne. On a un gros collectif, on a les moyens de bien faire. J'ai déjà pu me rendre compte du niveau du groupe sur les deux stages.
 
Quel est la suite de votre programme ?
Après le Tour Down Under, je vais enchaîner avec La Méditerranéenne, La Provence,la Classic Sud Ardèche, la Drôme Classic, Paris-Nice, le Critérium International, la Route Adélie, Paris-Camembert, le Circuit de la Sarthe, l'Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, le Grand Prix de Plumelec, les Boucles de l'Aulne, le Dauphiné et, je l'espère, le Tour de France.
 
L'an dernier, vous avez enchaîné Tour de France et Vuelta. Est-ce à nouveau prévu ?
Non. Je ne le souhaite pas. L'an dernier, j'ai fini ma saison très fatigué. Personnellement, j'ai assez avec un Grand Tour. En fin de saison, je préfère faire des courses à étapes plus courtes ou des courses d'un jour.
 
Un voeu pour 2016 ?
Gagner une étape du Tour de France. Cela fait plusieurs années que je passe de peu à côté de la victoire, j'espère que c'est pour cette année. Pour ma première saison avec AG2R La Mondiale, ce serait le top !
 

 

Interview parue dans La Bretagne cycliste, Abonnez-vous en ligne !