Emeline Gaultier, on vous a un peu perdue de vue depuis les championnats de Bretagne…
C'est normal… J'ai fait une pause après les championnats de Bretagne. Après Kerlouan, où j'ai abandonné, je suis allée faire une prise de sang et comme les résultats n'étaient pas très bons, j'ai décidé de faire un break. Le moral était au plus bas, je n'avais plus envie. Je me suis dit que c'était mieux de m'arrêter dans le but de préparer la prochaine saison de route. Ce n'était pas ma saison : avant Kerlouan, je m'étais fait une entorse au doigt et je suis tombée malade. Ce sont les aléas de la saison.
 

En début de saison, vous étiez pourtant en condition…
Oui, disons que ça allait. En fait, quand je suis arrivée à l'école à Lorient, les choses se sont dégradées. Je n'avais pas des horaires faciles pour pouvoir m'entraîner et comme j'étais toute seule en appartement, je ne mangeais pas tout le temps. Je sautais des repas. En fait, j'ai fait le contraire de ce qu'il fallait faire. C'est d'ailleurs pour cela que ma prise de sang n'était pas bonne. Après un début de saison correct et une 14ème place lors de la première manche de la Coupe de France à Albi, j'ai eu du mal à partir de Quelneuc…

 

Que s'est-il passé là-bas ?
C'est l'un des pires souvenirs de ma carrière. Je me suis fait insulter par certains spectateurs. Je ne préfère même pas répéter les mots que j'ai entendus. Je n'avais pas de sensations. J'ai abandonné la course, j'étais complètement démoralisée.
 

Avez-vous réussi à remonter la pente ?
A l'entraînement oui, en course non. En fait, j'arrivais à me surpasser à l'entraînement mais dès que j'arrivais en compétition, je n'avais plus l'envie. Je n'avais pas envie de m'échauffer, je n'avais pas envie de courir, je ne sais pas pourquoi. A Kerlouan, ça a lâché…. Je suis arrivée en retard au départ, je n'étais pas dedans du tout. J'en rigolais même sur le vélo… En fait, je n'avais pas envie de rire. Je n'étais pas dans le coup. Je me doutais que cela allait se passer comme ça à Kerlouan. Là-bas, j'étais à fond, sauf que je n'arrivais pas à appuyer sur les pédales. J'étais 15ème quand j'ai abandonné. Ça été un soulagement de faire une pause.
 

Cap sur la route alors ?
Oui, à Kerlouan, j'y pensais déjà. La saison passée, j'avais adoré faire de la route alors je vais continuer en 2016. Je vais bien préparer la saison routière. Depuis, ça va mieux, je suis retournée sur le cyclo-cross de Cohiniac voir mon frère courir. Ça m'a fait tellement plaisir de le voir faire 3ème que je suis allée rouler avec lui le lendemain. Je vais faire quelques cyclo-cross d'ici la fin de saison afin de préparer la saison de route. Je suis motivée pour la route. Avant, je n'aimais pas mais depuis que j'ai un nouvel entraîneur (Mickaël Bleunzen), je prends plaisir sur la route. J'ai envie de progresser sur la route, mon axe de travail, c'est d'apprendre à courir. L'an dernier, j'étais championne du Morbihan et j'ai réalisé quelques belles places, ça me donne envie de continuer.

 

Et le cyclo-cross ?
Je vais y retourner l'hiver prochain. Même si je viens de vivre une saison compliquée, je ne peux pas arrêter comme ça.

 

Interview parue dans La Bretagne Cycliste, Abonnez-vous en ligne !