Jacques Quémard est bien connu dans le milieu du cyclisme pour avoir été notamment président du Comité départemental des Côtes d’Armor .Il est actuellement président de l’Association pour le développement de la piste de Pordic. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il fut aussi  salarié du Comité de Bretagne en 1977 où il était chargé, entre autres, de la mise en page et de l’impression de la Bretagne cycliste. Une autre époque sur laquelle il est revenu pour nous.

Jacques Quémard a travaillé sur la Bretagne Cycliste dans les années 70

Jacques, comment êtes-vous arrivé au Comité de Bretagne ?

C’était en 1977, j’avais tout juste 20 ans et je revenais de l’armée, comme  j’étais coureur ( je venais de monter en première catégorie), j’ai eu l’opportunité d’être embauché au Comité, qui se trouvait boulevard Vauban, derrière la gare à Saint Brieuc, en temps que secrétaire administratif par le président de l’époque, Marcel Ody. J’étais chargé des licences et de la gestion des montées de catégories et j’avais du boulot car tout se faisait en dactylo, pas d’internet à l’époque. Au bout de deux mois, on m’a demandé de remplacer au  pied levé monsieur Bellego qui s’occupait de la Bretagne cycliste et qui partait en retraite. J’ai juste eu une formation éclair de quinze jours avec lui pour savoir me servir de l’imprimante Gestetner.

Réaliser la Bretagne demandait beaucoup de travail à l’époque.

Ah, oui. La Bretagne se composait de simples feuilles blanches agrafées, seule  la page de la une où figurait l’édito du président était jaune.   Je devais d’abord  taper tous les articles qui représentaient 15 à 16 pages sur du papier spécial pour ensuite l’imprimer avec cette fameuse imprimante qui  n’était pas récente, c’était presqu’une antiquité ! Il fallait que j’arrive tôt le matin, vers 7 h 30, pour la faire chauffer pour pouvoir ensuite mettre l’encre noire dans un réceptacle spécial en dosant au plus juste la densité pour éviter les bavures. Une fois imprimée et la relecture effectuée par le secrétaire général, il fallait procéder à l’agrafage, à la pliure en trois de chaque Bretagne et au routage (bandeau-adresse) , tout le  personnel féminin me donnait un coup de main  car c’était long (environ 3000 exemplaires) et il ne fallait pas traîner car j’avais une heure limite pour aller déposer le tout au centre de tri postal de la gare. Parfois, c’était chaud !

L’imprimante Gestetner très complexe à maîtriser servait pour la Bretagne Cycliste. 

Quel contenu composait la Bretagne dans ces années 70 – 80 ?

Ce n’était que du texte, aucune photo. On annonçait toutes les courses à venir et il y en avait à l’époque! et on donnait tous les classements de toutes les catégories.  Autrement, il y avait des comptes-rendus du comité directeur et des disciplines. Au bout de six mois , on a évolué avec un nouveau procédé qui nous permettait de mettre une photo en une, c’était un gros  plus!

J’ai fait cela jusqu’à fin 77, j’aimais bien ce boulot qui me responsabilisait et m’a mis le pied à l’étrier alors que je débutais dans la vie active, mais on ne m’a pas gardé. Ensuite j’ai suivi des formations et je suis rentré au Trésor public où j’ai fait toute ma carrière comme informaticien.

Quel sentiment vous inspire la disparition de la Bretagne cycliste ?

Je vais peut-être passer pour un ringard mais pour moi, je pense intéressant de garder un support papier. C’est quelque chose de concret qui permet d’avoir une trace vivante. On pouvait  collectionner les numéros et revenir ainsi sur d’anciens exploits. Personnellement, j’en ai une belle collection et je me replonge de temps en temps sur les années où je courais. Avec internet, on dématérialise tout et on va garder moins de souvenirs, perdre de l’archive sur des événements anciens  et c’est dommage.  La nouvelle formule de la Bretagne était bonne mais, bien sûr, elle doit faire face à une grosse concurrence avec les sites internet spécialisés comme Sportbreizh et Vélopressecollection… Mais pour moi, la Bretagne cycliste  fait partie du patrimoine, de la culture cycliste.