BMX Freestyle : un peu d’histoire

Le Festival des Sports Extrêmes d’Amiens – Photo Cédric Derodo

On commence cette BMX story par un peu d’histoire de cette discipline atypique et spectaculaire qu’est le BMX freestyle !
Le point de d’ancrage de cette discipline, le BMX (bicycle moto cross), se trouve aux États-Unis, et plus précisément en Californie. C’est en 1963, que le premier « BMX » fait son apparition sur le marché avec le modèle « sting ray » lancé par la marque de vélo schwinn et au passage marque l’histoire du cyclisme !

Il faut attendre les ‘années 70’, pour qu’enfin ce sport décolle, grâce notamment à des parutions dans des films comme « On any Sunday » qui a mis en scène des enfants sur des petites bicyclettes et ce n’est qu’en 1975 que le premier skatepark sort de terre à Carlsbad en Californie. Mais la personne qui a réellement lancé cette discipline est Bob Haro, fondateur de « Haro Bikes », dans les ‘années 80’.Il utilisa ces infrastructures prévues à la base pour le skateboard, avec son vélo et créa les premières figures (ou tricks). Ce fut l’effervescence, des démonstrations aux USA et partout dans le monde s’en suivirent ; la population fut majoritairement réceptive à cette nouvelle discipline « spectaculaire » !

A cette époque, le BMX est en majorité pratiqué sur des terrains de «race» : les riders font la course sur un champ de bosses, avec une ligne de départ et une ligne d’arrivée. Mais quelques têtes brûlées ne voient pas le BMX de cette façon et commencent à faire des figures sur les bosses pendant les courses. Ils se font alors régulièrement disqualifier. Ils ne le savent pas encore, mais ils viennent d’inventer le Dirt : discipline du Freestyle qui consiste à faire des figures sur des grosses bosses en terre. En parallèle, les premières institutions comme l’AFA (association de freestyle américain) et les premiers événements internationaux voient le jour (bicross international Paris). Puis viennent les films « E.T l’extraterrestre » sorti en 1982 et « RAD » en 1986, qui ont engendré une publicité incroyable pour ce sport peu connu.

« L’âge d’or du BMX ! »
Tout se passe pour le mieux pour le BMX, les compétitions s’enchaînent, les figures deviennent de plus en plus dingues, et les premières vidéos voient le jour. Il y a un énorme engouement derrière ce sport à cette époque. Un certain « Matt Hoffman », un grand nom dans ce sport, toujours très présent sur la scène mondiale aujourd’hui, est devenu champion du monde de BMX en 1987, il assurait le « show » partout où il passait.
Puis dans les ‘années 90’, l’engouement prend fin brutalement… Mais des irréductibles ne laissent pas pour autant ce sport mourir à petit feu ! Ils créent des événements moins formels et cela plaît aux pratiquants. C’est à ce moment-là que la discipline devient « sauvage ». En 1995, la chaîne de télévision américaine «ESPN» organise les premiers Extremes Games, plus connus sous le nom de X-Games de nos jours, qui redonnent une exposition médiatique importante au BMX. En France, Le Freestyle se sépare de la Fédération Française de Cyclisme (FFC), et en 1997, le premier Festival International des Sports Extremes (FISE) a lieu à Palavas.

La discipline se sépare alors en 5 activités : le Flat (figures au sol), le street (utilisation du milieu urbain), le skatepark (sur les modules préfabriqués ou dans des bowls en béton), le dirt (saut sur les bosses en terre gigantesques) et la « vert rampe » (l’énorme rampe en forme de U). Le niveau explose et ne cesse d’augmenter au fur et à mesure des années.

Aujourd’hui, l’UCI (Union Cycliste Internationale) organise les championnats du monde de BMX freestyle en collaboration avec le FISE, un tremplin exceptionnel pour les athlètes. Voyant ce sport regagner en popularité, le Comité olympique, s’est rapproché pour l’intégrer aux prochains J.O en 2020 à Tokyo. Plus précisément, c’est le « BMX Freestyle park » qui a été choisi par cette organisation pour intégrer cette prestigieuse compétition internationale.

Le « BMX freestyle park » c’est quoi ?
Le principe du « park » est de réaliser des figures sur des modules (rampes) présents dans l’aire du skatepark (quarters, plans inclinés, curbs, rails, walls…). Des rampes qui peuvent atteindre jusqu’à 4 voire 5 mètres de hauteur ou plus pour certaines, autant vous dire qu’il ne faut pas hésiter quand vous êtes devant. Le « BMX Freestyle park », c’est en quelque sorte, la combinaison de toutes les disciplines du BMX. Il est possible de réaliser des figures aériennes sur une « fun-box » comme en dirt, ou bien des « grinds » (glissades), comme en street, sur des curbs (murets) et rails (rambardes), et des figures au sol, sur les plateformes, comme en flat.
Pour cette entrée au J.O à Tokyo en 2020, les figures aériennes seront à l’honneur.


BMX Freestyle
Qu’est-ce que le street et le dirt ?

Le street

Dirigeons-nous vers une discipline parallèle au BMX park, le « street » !
Cette discipline, le « BMX street », est directement issue du skate, elle se pratique comme son nom l’indique dans la rue et a vu le jour dans les années 90’ mais ce n’est que dans les années 2000 que la pratique a explosé, les premiers riders de rues ont vu le jour. Le « street » naît de l’absence de skateparks et cette discipline devient en vogue à travers différentes vidéos et des magazines spécialisés (soulbmx mag). Les « streeters » selon le jargon du milieu du BMX, peuvent faire du petit vélo sur tout le mobilier urbain s’offrant à eux pour réaliser des figures ! Cela peut être sur des plans inclinés, des murs ou des murettes, des rails (rambardes) ou des gaps (sauts d’escaliers).

La figure de base du street comme dans les autres disciplines du BMX est « le bunny-up » (saut de lapin), un saut des roues avant et arrière, qui permet par la suite de se faire plaisir dans ce sport. Autre accessoire qui est plus ou moins incontournable dans cette discipline, les « pegs », ce sont en quelque sorte des extensions des axes de roues. Si vos enfants ont un BMX, ils appelleront ça des « porte-copains ». Ces fameux « pegs » permettent de grinder (glisser) sur toutes les infrastructures se présentant sous les roues des riders !

Aujourd’hui, le « street » a pris de l’ampleur dans nos rues, on voit de plus en plus de riders pratiquer cette discipline, et le niveau des pratiquants au fil des années est devenu exceptionnel. De plus, des grandes manifestations (monster street series) sont organisées tous les ans à travers les grandes villes du monde pour réunir tous les passionnés de ce sport.

Passons à la dernière discipline du BMX freestyle, le « dirt » !

Le Dirt

Le BMX « dirt », naît de quelques incorruptibles sur des terrains de bmx race, qui s’amusaient à faire des figures pendant les courses, ce qui était mal vu. Sans le savoir, ils avaient inventé le « BMX dirt ».

Cette discipline parallèle à celui du « park », se pratique sur un terrain composé de buttes en terre éloignées de plusieurs mètres selon le niveau des pratiquants. Les riders sautent d’un appel et atterrissent sur une réception, tout en allant sur une autre « butte de terre » en réalisant toutes sortes de rotations et de figures aériennes. C’est une des disciplines les plus spectaculaires du bmx ! Le terrain est souvent composé d’une succession de quelques bosses sur plusieurs lignes.

L’appellation de ces terrains est diverse mais deux ressortent, « le champ de bosse » et le « trail ». Cette discipline se pratique également sur un enchaînement de bosses en terre, mais les sauts et les virages sont plus techniques et plus exigeants, demandant une excellente maîtrise du vélo. Le but n’est pas uniquement d’exécuter des figures, il consiste également à rechercher des sensations et un pilotage fluide alliant aisance et hauteur.

En dirt comme en trail, les riders réalisent généralement eux-mêmes les bosses car il n’existe que très peu d’infrastructures les accueillant. Et c’est vrai que parfois, les riders creusent sur des terrains abandonnés ou reculés qui ne leur appartiennent pas. Des enfants s’en servent comme toboggan. Ces terrains finissent rasés par la voirie ou les propriétaires, ce qui entraîne de plus en plus les riders à se regrouper en associations pour « officialiser » leurs champs de bosses et donc éviter des problèmes.

Les « shapers » les plus authentiques ont une éthique prônant le respect du lieu, la propreté et l’entraide. Toutefois sur ce type de structures en terre, il est interdit de venir avec son vélo et rouler sur les bosses sans avoir l’autorisation des locaux (tout niveau confondu), cela est très mal perçu dans le milieu. On peut dire que c’est une communauté assez forte et très soudée.

Rédacteur : Jocelyn Guillateau