Après le départ de Jean-Charles Romagny du poste de Conseiller Technique Régional (CTR), c’est Aurélien Vauléon qui s’apprête à reprendre les rênes. L’ancien spécialiste de cyclo-cross de 32 ans, jusqu’alors Conseiller Technique Départemental (CTD) en Ille-et-Vilaine passe donc à l’échelon supérieur. Entretien avec celui qui souhaite être dans la continuité de son prédécesseur, sur son parcours, ses idées pour le Comité et ses projets pour les prochains mois.

Peux-tu présenter ton parcours ?

Aurélien Vauléon : J’ai fait du vélo jusqu’en Espoir 2, où j’étais dans une DN Espoirs, à Lanester. Suite à une blessure, je me suis redirigé vers un diplôme d’Etat que j’ai passé à Vichy en 2010. Avec ce diplôme, je suis parti dans l’encadrement directement. J’ai fait trois ans en tant que directeur sportif au VC Rouen 76. Puis c’était la huitième saison avec le CD 35, et maintenant voilà un nouveau poste !

Quel a été ton travail au sein du CD 35 ?

J’ai surtout pris la succession de Benjamin Cadet. J’ai continué les actions en place, on a un peu plus travaillé avec les Juniors. On a développé plus de déplacements départementaux avec eux. Ce n’était pas simple ces derniers temps avec le Covid. Les finances étaient plus compliquées pour déplacer des coureurs, mais sinon on a mis en place un peu plus d’actions sur les Juniors, en plus de continuer le travail avec les Cadets.
Il y a également eu les féminines sur lesquelles on a mis un peu plus l’accent. Le vélo féminin se développe, j’étais en plein dans ces années-là. Donc on a vu l’émergence de pas mal de féminines, on a ainsi accentué les déplacements de sélections sur les Coupes de France.

« METTRE MA PATTE AU FUR ET À MESURE »

Qu’est-ce qui t’a motivé à postuler en tant que CTR ?

C’était une continuité après le poste de CTD. C’était l’occasion surtout. Cette année, le fait qu’il n’y ait pas eu de postulant sur le poste de fonctionnaire, il y avait ce poste de contrat ministériel qui était ouvert aux DE. Ça m’a permis de présenter ma candidature. C’était l’occasion de le faire alors que je n’aurais pas forcément pu y prétendre sans le professorat de sport, surtout en Bretagne, dans ma région.
Je ne suis pas sûr que je l’aurais fait dans une autre région. C’est vraiment parce que c’était ici, avec des personnes que je connais déjà, des missions que je maîtrise, puisque ça fait huit ans que je suis dans l’Équipe Technique Régionale (ETR) cyclo-cross et route, et responsable du club Bretagne Juniors.
Les missions d’un CTR sont d’encadrer et manager les équipes, donc c’est un domaine que je pratique depuis quelques années. C’est la continuité de ce que je fais actuellement.

Quels sont tes objectifs à ce poste ?

Continuer à ramener le plus de médailles et de titres sur les différents Championnats de France et continuer à amener des jeunes au haut niveau, dans les rangs professionnels. Tous les ans on  voit des Bretons passer à l’échelon supérieur, donc je veux continuer ça, ce travail qui a été mis en place pour les amener au plus haut niveau, et en nombre, garçons comme filles. On verra de plus en plus de filles qui vont prétendre à passer à l’échelon supérieur, donc il faut les accompagner. Les compétitions se développent et le nombre commence à être important.
Petit à petit, il y aura peut-être des changements. Mais on ne va pas révolutionner le monde à mon arrivée, ça va être petit à petit, et j’y mettrai un peu ma patte aussi au fur et à mesure que le temps avancera.

« JE N’EN TIRE QUE DES BONS SOUVENIRS »

Crédit : CD35

Quelle est ta philosophie ?

Être à l’écoute, déjà, de ce qui est demandé autour de toutes les disciplines.
Faire passer des caps aux jeunes et les accompagner au haut niveau, c’est notre but au niveau régional. Ça travaille très bien dans les comités départementaux, je suis issu de ce milieu donc je vois comment ça se passe. Au niveau régional, le but sera donc de  montrer ce qu’est le haut niveau, pour les habituer au rang professionnel et à ce monde-là.

Justement, quel est ton point de vue sur le travail des CTD ?

Je pense que le rôle du CTD est primordial. On est très proche des clubs locaux. Chaque CTD gère une cinquantaine de clubs de son département. Il ne peut pas forcément avoir les positions de chaque club et il y a une diversité dans chaque département. On n’a pas forcément les mêmes contraintes en Ille-et-Vilaine qu’en Finistère. Je pense que ce poste est très important pour relayer les choses qui vont ou ne vont pas auprès du CTR. Peut-être que d’autres régions qui n’ont pas ces structures sont un peu en difficulté. Des régions sont peut-être un peu plus des zones blanches sans ces personnes-là pour relayer les informations. Chez nous, c’est très important et enrichissant. Je n’en tire que des bons souvenirs. Donc aujourd’hui je souhaite vraiment impliquer mes quatre collègues et échanger énormément tous les cinq pour développer le Comité de Bretagne.

« LA TRANSITION S’EST FAITE GENTIMENT »

Quand vas-tu prendre tes fonctions ?

Officiellement, ça devrait se faire très vite. Je prends mon poste au 1er novembre selon le contrat officiel. Mais au mois d’octobre il y a déjà des missions importantes, en transition entre Jean-Charles et moi. On va se mettre en route gentiment, la saison de cyclo-cross a commencé. Il y a déjà des échéances à court terme. Donc je serai officieusement en poste en octobre.
Avec Jean-Charles on échangeait déjà beaucoup sur l’éventualité de cette prise de poste, depuis quatre mois. J’ai réfléchi et pris ma décision fin août et suite à l’entretien je me suis décidé. Donc on a eu deux mois d’échanges sur les missions et le poste en question, pour connaître la vision des élus. La transition s’est faite gentiment. Et depuis quinze jours ou trois semaines il me bascule quelques dossiers en m’expliquant un peu et en m’orientant vers les bonnes personnes.

Quelles sont tes idées pour reconstituer une ETR (Equipe Technique Régionale) ?

Pour l’instant, il n’y a pas de restructuration. Des personnes sont déjà en place, je n’ai pas l’intention de faire une révolution en me privant de ces personnes. On arrive dans un cap depuis deux-trois ans où des personnes n’ont plus la force de se déplacer sur des événements coûteux en énergie. On a rajeuni un peu l’ETR, en intégrant quelques nouvelles personnes. Le but est de travailler avec elles et de continuer à les former.
Il n’y a pas du tout de grosse restructuration, on continue avec les personnes qui travaillent, on leur montre qu’on pense à elles et qu’on veut continuer. Et peut-être, dans un second temps, on ciblera des équipes par rapport au collectif qu’on a. On a un collectif de la Breizh Ladies, on aura un collectif Juniors. L’idée sera peut-être de cibler des référents pour chaque collectif, c’est une idée. Travailler par groupes de collectifs pour que les jeunes sachent avec qui ils se déplacent et ne pas trop changer chaque week-end. Mais on travaille avec des gens qui ont un métier à côté, il faut être disponible, ce n’est pas forcément évident.

Quelle place prend la formation fédérale et la formation continue ?

C’est  une des missions essentielles dans le poste de CTR. Des formations fédérales ont déjà été mises en place par Jean-Charles cet hiver. Donc je vais les prendre au vol. L’idée est de continuer ces formations, en essayant peut-être de les accentuer maintenant que je vais arriver. Peut-être redonner un coup de dynamisme, avec deux formations d’éducateurs fédéraux dans chaque discipline, chaque année.
Il faut aller chercher ces bénévoles et ces personnes qui souhaitent à l’avenir intégrer l’ETR, car on manque de personnes diplômées ou qui ont la volonté de venir, peut-être parce qu’ils ne sont pas formés et souhaitent l’être. Donc tout ça va continuer, sur le même schéma, en donnant un coup de dynamisme sur les deux prochaines années.