Professeur d’EPS au sein du Lycée Latouche, à Ploërmel, Arnaud Le Boulanger est aussi le responsable de la section VTT de l’établissement, qui brille sur la Coupe de Bretagne et découvre même le haut-niveau sur les échéances nationales.

Peux-tu présenter la structure ?

C’est une section sportive qui existe depuis sept ans. On a obtenu le label excellence sportive, et depuis deux ans on fait partie du pôle espoirs du comité de Bretagne. Il y a cinq structures, trois pôles d’entrainement et formation route, une BMX et nous le VTT. Cette année c’est compliqué, j’ai 10-11 coureurs au lieu de 13-14. On est peut-être la seule structure où on associe VTT de haut-niveau et études. On est un lycée avec quatre filières : général, service, vente et agricole. En plus, après 3-4 ans dans la structure, ils sont censés sortir avec le premier niveau de diplôme fédéral pour animer le territoire et les clubs.

La section a pour but de concilier études et haut-niveau
Quel est le niveau de ces jeunes ?

C’est hétérogène. En tant que prof d’EPS, je repère 2-3 jeunes qui ont un potentiel, mais qui ne sont pas issus du milieu fédéral, et j’essaye de les intégrer dans la section. On a eu de belles surprises. Niveau régional ils s’en sortent, on a des tops 10. Guillaume Cozan est passé au sein du lycée. Cette année j’ai un ou deux potentiels de haut-niveau. Gurvan Poilvert-Piéto est techniquement très fort, il a fait 17e à l’Alpe d’Huez en partant ligne 18. Je les suis individuellement toute l’année. En plus de trois entraînements semaine au lycée où on travaille en groupe.

« AU LYCÉE, ON EST TOUJOURS ENSEMBLE »

Quel est le bilan de cette année ?

On a eu deux coupes de Bretagne, au lieu d’une dizaine. Au niveau de nos pilotes ça a été, on est toujours dans les 10. En cadets on fait un podium. C’est une année sur laquelle il est difficile de s’appuyer. Comme tout coureur, ce qui fait avancer c’est la compétition. J’espère que le calendrier sera bien étoffé niveau Coupe de France. Gurvan fait 17 sur une manche. Il fait de l’enduro aussi, avec une 7e place au Championnat de France Cadets. L’idée c’est qu’ils découvrent en participant aux Coupes de France. Avec les 7 à 15h d’entraînement semaine, ils ont une pratique de haut-niveau.

Comment se passe la découverte du niveau national ?

Habituellement on se déplace en groupe, on créé une ambiance. Ils apprennent à se préparer, à s’échauffer correctement autour d’un objectif. Ils découvrent le haut-niveau dans la pratique et l’organisation. Cette année, ils l’ont fait seul. En Coupe de France, malgré le départ en 20e ligne (rires), ils se mettent un peu de pression, il y a l’attente, l’envie de briller. Et la découverte de circuits différents de la Bretagne, avec la partie technique et spectaculaire, les sauts, les rochers qu’on n’a pas, etc. Ils découvrent aussi l’altitude lorsque les courses sont dans des stations. Puis la gestion mentale pour ne pas s’écrouler.

Que deviennent-ils lorsqu’ils ont terminé leur cursus ?

C’est une structure qui reste familiale, les anciens veulent s’entraîner avec nous parfois. Ils ont créé un groupe sur lequel ils communiquent. Certains veulent poursuivre leurs études et arrêtent un peu la compétition. Niveau entrainement je les suivais, mais ça se multiplie donc je vais devoir arrêter. Et puis il faut être présent avec l’athlète pour voir et ressentir. Au lycée on est toujours ensemble, j’en ai certains en cours, on peut suivre le scolaire, rectifier et adapter. Mais à distance il faut une grosse maturité et une connaissance du pilote, je ne suis pas sûr de l’efficacité. J’ai continué à suivre Benjamin Morice, Jonathan Lerat, Guillaume Cozan… L’après est un peu le point noir. Beaucoup se tournent vers la route. Un truc qui me plairait, ce serait que les vététistes aillent sur les fédérales juniors route et inversement.

Les coureurs du Team ont hissé les couleurs sur les derniers championnats de France VTT.