Toute nouvelle Championne de France de cyclo-cross, après son sacre à Pontchâteau, Amandine Fouquenet a rendez-vous avec une dernière échéance cet hiver, avant d’aborder la route. Et pas des moindres, puisqu’il s’agit du Championnat du Monde Espoirs, à Ostende, ce dimanche. La Bretonne revient sur ses émotions récentes ainsi que sa saison, et en dit plus sur sa préparation dans le sable, qui sera décisif en Belgique.

Pas le temps de faire la fête pour Amandine Fouquenet. Vingt jours après son sacre sur le Championnat national, la sociétaire du Team Arkéa n’a pas trainé pour se remettre en selle. « J’ai bien digéré le titre, j’ai été dans le bain très vite avec l’équipe de France en stage. Je n’ai pas vraiment eu le temps de faire la fête, s’amuse-t-elle. Avec le Championnat du Monde en plus, on ne va pas célébrer ça tout de suite ». Néanmoins, les étoiles illuminent encore ses yeux lorsqu’elle évoque sa course à Pontchâteau. « C’est juste incroyable, à 19 ans, être Championne de France Elite de cyclo-cross… ». L’absence de mots témoigne de l’émotion encore présente.

Sur le plan physique, les images de l’arrivée, lorsque la désormais Championne de France passe la ligne, tenant à peine debout, en disent long sur la violence de l’effort pour décrocher le Graal. La récupération est donc un point sur lequel il a fallu être vigilant en vue de ce week-end, au Championnat du Monde d’Ostende. « Il y a eu des jours au stage où j’étais un peu moins bien. À Mol j’étais bien, mais le week-end dernier (à Overijse, sur la manche de Coupe du Monde, NDLR) c’était moins le cas. J’ai eu le contrecoup du Championnat de France et du stage. L’émotion est aussi retombée. Donc il faudra espérer que ça aille au Mondial »

« COURIR EN BELGIQUE M’A FAIT DU BIEN »

Autre facteur qui dure depuis le début de la saison et qui se poursuivra à Ostende : l’absence de public. « Ça a manqué au Championnat. Je n’étais vraiment pas loin de chez moi, je pense que le public aurait été avec moi, l’émotion sur le podium aurait été doublée. Toute l’année comme ça, ce n’est pas aussi festif et joyeux que d’habitude. Mais on doit faire avec pour que le virus s’arrête ». Après une première sortie avec le maillot bleu-blanc-rouge à Mol, où elle a pris une belle 12e place, Amandine Fouquenet reste sur sa faim, pour la dernière manche de Coupe du Monde à Overijse. « J’étais déçue. Courir avec ce maillot et faire 35e… J’ai montré à Mol que j’étais bien et que je méritais de le porter. Ce n’est pas une pression supplémentaire de montrer les couleurs de la France ».

À quelques heures de prendre le départ à Ostende, l’heure est déjà un peu aux bilans. « À Tabor, c’était ma première course, je n’avais pas couru, je ne savais pas où j’allais. Je suis prise dans une chute et je fais 28e, j’étais assez contente ». Mais en préparation de Pontchâteau, certaines courses passent au second plan. « Je devais travailler pour le France donc certaines ont servi d’entrainement. Et puis j’étais parfois moins bien avec le contrecoup physique. Mais je pense que courir en Belgique contre des filles solides m’a fait du bien. Même si je suis un peu déçue, notamment de mes places en Coupe du Monde, je pense que j’ai progressé ».

« SANS LA ROUTE, JE N’AURAIS PEUT-ÊTRE PAS ÉTÉ CHAMPIONNE DE FRANCE »

Désormais, place à ce qui représente quasiment la dernière échéance de la saison dans les sous-bois… ou plutôt en bord de Mer du Nord. « J’espère que la dynamique me donnera des ailes, je n’ai pas envie de faire une mauvaise impression alors que j’étais bien ces dernières semaines. Je me suis entraînée pour, je serais déçue qu’il y ait un coup de moins bien ». Parmi les entraînements, un stage avec l’équipe de France durant une semaine, à Saint-Hilaire-de-Riez (Vendée), spécialement dédié au sable, élément déterminant à Ostende. « Je pense que ce stage m’a fait progresser techniquement, c’est un bon point. Ce sont des portions où tu dois descendre et courir lorsque tu n’as plus de vitesse ».

Le sable lui a plutôt bien réussi à Mol, puisqu’elle a pris la 12e place, sa meilleure place en Belgique cette année. « Ça s’est bien passé, en tenant compte du stage assez dur physiquement ». Elle a donc toutes les cartes en main pour réitérer sa performance à Ostende, avec les Espoirs cette fois-ci. « Pourquoi pas un Top 5 », projette la Brielloise, sans pour autant se focaliser sur un objectif de place. Puis viendra l’heure de reprendre la route. « Ce sont deux disciplines qui se complètent, j’aime les deux. Sans la saison de route je n’aurais peut-être pas été Championne de France en cross. Je ne me vois pas en arrêter une, l’une m’aide pour l’autre ». Amandine Fouquenet n’a pas encore calé son calendrier sur le bitume, mais c’est bien le sable qui sera son terrain de jeu, ce dimanche.

Crédit photos : Directvélo