Nouvellement élu président du Rassemblement des Organisateurs de Courses Cyclistes (ROCC), Alain Baniel est également l’organisateur du Kreiz Breizh Elites, épreuve classée 2.2. Dans une année plus difficile que les autres, son rôle, avec le Rassemblement, est encore plus important. Et espère que son épreuve bretonne pourra, contrairement à 2020, se tenir. Alain Baniel fait le point sur l’avenir.

Qu’est ce que le ROCC ?

« Je suis président du ROCC amateurs. On se rassemble avec les organisateurs, pour partager nos expériences et problèmes. On fait le lien entre organisation et fédération. Des courses disparaissent au fur et à mesure, je suis très inquiet. Dans l’ouest en particulier. La situation va engendrer des difficultés. On doit se rassembler pour que la dégringolade ne continue pas. On est tous passionnés, ça fait du bien de se retrouver. Avec la crise et les soucis financiers engendrés, le bénévolat qui se perd… je vais apporter ce que je peux pour arrêter cette descente. On essaye aussi de développer le cyclisme féminin, mais il faut des épreuves, des moyens, des équipes. Enfin, amener des jeunes et ne pas les décourager. »

Toute l’équipe de bénévoles du KBE

Quelles sont tes idées ?

« Déjà, ne pas rentrer dans des polémiques. C’est le vélo et la passion qui m’intéressent. Je rends hommage à Denis Clément qui s’est bagarré. Le premier problème, c’est le bénévolat. En général, ce ne sont pas des jeunes, il faut réussir à les amener. On peut les aider. En travaillant sur un guide de l’organisateur. Leur montrer que ce n’est pas si compliqué et les soutenir. Expliquer les démarches, faire les dossiers, établir une liste d’aidants volontaires… Ensuite, l’extension des épreuves féminines. En Bretagne, on a la championne de France (Audrey Cordon-Ragot, NDLR), les jeunes coureuses regardent ce qu’elle fait. Enfin, un contact accru avec les équipes. Être en collaboration avec l’ACCDN, en étant à leur écoute. On peut ouvrir des courses à des non licenciés, comme les chronos. Et protéger les courses jeunes et féminines. »

« J’AI ENVIE DE FAIRE DES TAS DE CHOSES »

L’édition 2020 du Kreiz Breizh Elites n’avait pas eu lieu. À quoi faut-il s’attendre pour 2021 ?

« On refait ce qu’on devait faire en 2020. Avec une course handisport, à Pontrieux, manche de Coupe de France. C’est la première fois qu’on va la faire, secondé par Katell Alençon. Ce sera préparatoire pour Tokyo. Pour les filles, on a un peu rectifié la première étape qui était difficile. La deuxième est très vallonnée et sélective, ce qui n’était pas le cas. Pour les hommes, on garde le chrono. L’étape 2 est redoutée, elle traverse les Côtes d’Armor puis le Morbihan. On va faire plus de points chauds pour animer la course. L’étape 3 à Carhaix, le circuit est très difficile. Elle est souvent décisive. Puis le traditionnel Roudourou-Rostrenan. Je demande le ressenti des coureurs à la fin. Souvent, il en ressort que c’est dur. L’innovation majeure, c’est que toutes les étapes seront diffusées sur grand écran et sur internet. Et il y a d’autres idées en discussion. »

Comment s’opérera le choix des équipes ?

« Le premier critère, ce sont les jeunes. Beaucoup de coureurs du Tour sont passés par le Kreiz Breizh. Souvent ils ont des ambitions à la suite de ça. Certains basculent parce qu’ils ont marché ici. Pour eux, c’est une épreuve difficile, mais c’est bien d’avoir ce genre de courses. Pour les Bretons aussi qui parfois ont du mal, mais ils progressent. Énormément d’équipes demandent. Pour les étrangers, la plupart sont des pros. Je tiendrai ma parole pour prendre des N1. On va aussi prendre les meilleurs, il y a des équipes étrangères de renom. Et je prends toujours l’équipe d’Irlande, c’est sentimental (rires). Je suis un amoureux du pays et ce sont de bons coureurs. Sam Bennett a fait la course en 2013. »

Quel est l’état d’esprit pour 2021, en tant qu’organisateur et président du ROCC ?

« Je suis optimiste et confiant. J’ai la pêche, on a eu un passage plus que difficile, on va remettre ça en route. J’ai la niaque, j’ai envie de faire des tas de choses. Si je ne l’étais pas, j’arrêterais tout. J’espère que tout le monde fait des efforts. Dans le vélo il y a beaucoup de passionnés, comme moi. Je suis bénévole, je le revendique. Le public, en Bretagne, est fidèle et connaisseur. Il y en a qui viennent depuis 25 ans, on va leur offrir du vélo. Beaucoup sont frustrés, je ne veux pas les laisser tomber. »

Article paru dans la Bretagne Cycliste n°1661