Jean-Yves Tranvaux, la Bretagne Classic, c'est un sacré changement de braquet pour Plouay…
Oui, cette année, notre épreuve sera totalement inédite et notre organisation très différente. Adopter le format course en ligne, comme toutes les grandes classiques du calendrier World Tour, on y pensait depuis quelques années. En 2016, c'était le bon moment pour donner de l'ampleur à notre épreuve. L'UCI et France TV souhaitaient qu'on montre davantage la Bretagne lors de nos retransmissions TV et puis de notre côté on voulait toucher davantage le public breton. L'idée générale est d'organiser une très belle épreuve qui fera la fierté des Bretons tout en montrant la beauté de notre région au monde entier. Cette nouvelle formule sera une vitrine pour notre cyclisme et notre patrimoine.

 

Vous sentez déjà de l'engouement pour cette nouvelle formule ?
Au début, quand on a présenté ça, les habitants des communes traversées  avaient du mal à imaginer ce que cela pouvait représenter. Mais plus on approche de la course, plus on sent de l'engouement. Les gens commencent à réaliser qu'il y aura la TV, les hélicoptères, un peloton du top niveau mondial qui traversera leur village… Cette nouvelle formule a séduit France Télévision. Il faut s'imaginer qu'on aura quatre heures de direct, dès 12 h 55, sur France 3 national ! et aussi des images reprises dans le monde entier… On a travaillé le parcours pour donner lieu à un spectacle sportif mais aussi pour montrer le patrimoine. Niveau TV, ce sera comparable à une étape du Tour de France. Sauf que là, ce ne sera que des images de notre Bretagne. Pour la Région, c'est un événement valorisant à tous points de vue. Chaque année, on changera le parcours pour sillonner d'autres endroits de Bretagne.

 

247 km à travers le Kreiz-Breizh pour cette première Bretagne Classic, c'est un choix délibéré ?
Bien sûr. Pour cette première édition on a choisi le Centre-Bretagne. Niveau TV, c'était intéressant de montrer une Bretagne qu'on n'a pas l'habitude de voir sur le petit écran. On ne verra jamais la Vallée des Saints ou Carhaix dans Thalassa… On voulait aussi valoriser une zone géorgraphique plus méconnue du grand public. On voulait faire commencer le direct avec la traversée des Monts d'Arrées, cela va donner de superbes images. Et puis, côté sportif, il y a de quoi faire dans le Centre-Bretagne. La course ne sera qu'une succession de montées et de descentes. Sur la partie finale, on a mis beaucoup de petites routes pour étirer le peloton et faire en sorte que ça se bagarre, que ça frotte en tête de peloton. On est au niveau World Tour, il faut du spectacle, une course sélective…

 

Qui va gagner ? Quel type de coureurs imaginez-vous comme vainqueur ?
Comme c'est une première édition, un parcours totalement inédit, c'est difficile à dire. On sait que les sprinters comme Kristoff passent bien les bosses, mais les difficultés qu'on a mises dans le finale vont aussi favoriser les attaquants. La distance de 247 km tiendra son rôle. Dans les préengagés, on retrouve tous types de coureurs, des gars comme Alaphilippe, Boonen, Démare…

 

Les équipes se sont déjà inquiétées du parcours ?
Elles sont bien sûr au courant du changement de formule. Mais à ce niveau, ils ont l'habitude d'étudier les parcours juste quelques jours avant la course. La différence par rapport à l'an passé, c'est que pas mal d'équipes arriveront dès le vendredi. Je pense qu'ils iront voir le parcours le samedi. Le final mérite bien sûr d'être étudié de près. La côte de Marta, à moins de vingt kilomètres de l'arrivée, sera inédite et quand on connaît cette difficulté, on sait qu'il est bon de l'avoir reconnue si on veut gagner…

 

Autre changement, la course amateurs en épreuve d'attente…
Développer le Grand-Prix Amateurs, à l'image de ce qu'on a réussi à faire avec la course féminine, est un objectif. Après le départ des pros, les amateurs s'élanceront pour 153 km, onze tours du circuit des championnats du monde 2000. Ils donneront un très beau spectacle, le public ne s'ennuiera pas en attendant les pros. De plus la course des pros sera visible sur grand écran. L'arrivée des amateurs aura lieu une heure avant celle des pros. On a même prévu de montrer l'arrivée des amateurs sur le direct de France 3 national. Il s'agira simplement des images des 500 derniers mètres, mais ce sera un beau coup de projecteur sur le cyclisme amateur. Ces prochaines années, on souhaite encore valoriser le cyclisme amateur.

 

Le VTT XC Eliminator fait aussi son entrée cette année…
Là encore, l'idée est de montrer le cyclisme dans toute sa diversité. Il y avait déjà  la cyclo, le BMX, la rando vintage, la piste, le demi-fond, les courses sur route… Le VTT devait être aussi à l'honneur. Le parcours long de 350 à 400 m partira de la colline faisant face à la ligne d'arrivée. Ce sera le samedi matin avant le départ du World Tour Féminin. Lors de l'épreuve féminine, aussi retransmise sur France 3, on montrera des images du VTT. C'est nouveau et sympa. On n'oublie pas que la piste, le BMX et le VTT sont un moyen de faire découvrir un autre cyclisme et de toucher les plus jeunes. Dans son ensemble, le vélo est aussi un moyen de locomotion à valoriser. Cela aussi c'est important !

 

Donc tout est déjà prêt à Plouay ?
Comme chaque année, tout se met en place peu à peu et il y aura encore plusieurs centaines de bénévoles mobilisés lors des 4 Jours CIC.  Etant donné les problèmes actuels, la sécurité sera renforcée dans le bourg, dans les lieux attirants le plus de monde, comme par exemple lors du feu d'artifice. On veut simplement vivre quatre belles journées de fête, c'est d'ailleurs la vocation de notre association loi 1901 sans but lucratif. Le Comité des Fêtes de Plouay donne le maximum en essayant d'équilibrer son budget. Pour le moment, on équilibre juste. Si un jour on fait des bénéfices, bien sûr cet argent ira dans le cyclisme breton…

Damien Chemillé